Le charme de la pierre naturelle en fait un choix privilégié pour les aménagements extérieurs. Ce petit muret ne sert pas uniquement de décoration : il soutient également le sol d’un terrain en pente.
Sommaire
Construire un petit muret en pierre pour terrasse ou jardin
À la campagne, il était courant de construire des murets avec des pierres trouvées sur les lieux. Traditionnellement, ces pierres étaient assemblées sans l’utilisation de mortier et parfois même sans aucune fondation. Bien que le béton et les blocs de construction modernes aient largement supplanté l’utilisation de la pierre naturelle, celle-ci est toujours choisie pour apporter une touche d’authenticité et de caractère qu’aucun autre matériau naturel ne peut égaler.
Les défis de la construction d’un muret en pierre
Un muret joue souvent un rôle crucial dans la résistance à la pression du sol et à l’écoulement des eaux. Ces forces, bien qu’invisibles, ne doivent jamais être sous-estimées. La conception du muret doit également prendre en compte la pente du terrain et les passages qu’il délimite. Les courbes qu’il forme non seulement facilitent le passage mais augmentent aussi sa résistance. Similaire aux constructions en pierres sèches, il est avantageux que le muret soit légèrement incliné vers l’arrière de 5 à 10 degrés, une inclinaison appelée « fruit », définie dès le début lors du terrassement avec une petite pelle mécanique, avant même la pose de la première pierre.
Assurer la durabilité du muret avant l’assemblage
Les pierres de la base ne sont pas posées directement sur le sol mais sur des fondations d’environ trente centimètres d’épaisseur, composées d’un hérisson de 10 cm (petites pierres ou débris) surmonté d’une semelle de béton armé de 20 cm. Cette structure nécessite la mise en place d’un drain entre le muret et le talus, ou des espaces tous les 1,50 à 2 mètres pour permettre l’évacuation des eaux. Cette précaution est essentielle pour les constructions maçonnées qui, en retour, peuvent être moins épaisses que les murets en pierres sèches. La maçonnerie requiert donc moins de pierres par mètre carré. Il est également possible de construire un muret en blocs à bancher et de le revêtir ensuite de pierres. Cette méthode, fréquemment utilisée aujourd’hui, permet d’insérer un ferraillage connecté à celui de la semelle.
Édification du muret en pierre naturelle
Préparation de l’assise :
- Il est conseillé de délimiter précisément l’ouvrage avec un ou plusieurs fils à plomb tendus entre des piquets.
- Tracer au sol la courbure de la partie avant.
- Construire le premier rang sur toute la largeur de l’assise et laisser sécher l’ensemble.
- Étaler ensuite une couche de mortier (non compressée) sur plusieurs centimètres d’épaisseur.
- Les pierres naturelles étant souvent irrégulières, il est nécessaire de les ajuster pour un agencement optimal.
- Porter des lunettes de protection pendant cette opération.
Construction du muret
- Sélectionner des pierres dont une face est relativement plane.
- Les positionner pour former le deuxième rang.
- Vérifier leur verticalité et leur alignement par rapport au premier rang.
- Près de l’angle, placer quelques-unes des pierres les plus lourdes.
- Leur poids aidera à résister à la pression de la terre et des plantes (ici, un poirier).
- Bien que l’arrière du muret ne nécessite pas d’être aussi régulier, il est important de vérifier son épaisseur pour s’assurer qu’elle atteint au moins 40 cm.
- Continuer l’assemblage.
Assurer la réussite de l’installation de son muret en pierres naturelles : quelle épaisseur ?
L’épaisseur variable des pierres nécessite une adaptation pour maintenir une certaine régularité.
Cela contribue également à la cohésion de l’ensemble, car les joints sont décalés sur plusieurs niveaux dans l’épaisseur du muret.
Installation des rangs suivants
- Au fur et à mesure que le muret monte, il s’écarte légèrement du talus.
- Ce décalage sera partiellement compensé par l’inclinaison de la structure et partiellement remblayé avec de la terre.
- Continuer l’assemblage sans chercher à recouvrir de mortier la grosse pierre qui affleure dans l’angle : elle sera couverte par le rang suivant.
- Lorsque l’espace est restreint, il n’est pas toujours possible de préparer le mortier à proximité immédiate de son utilisation…
- Une brouette est alors utile pour transporter le mélange plus près du chantier.
- Le muret construit en parallèle au mur de l’autre côté de l’allée atteint maintenant sa hauteur définitive.
- Les deux structures se terminent par quelques pierres plates posées directement sur le sol.
- Côté talus, finir avec des pierres plus petites, placées en retrait.
- Cela renforcera la cohésion lors de la continuation de l’ouvrage qui se prolonge au-delà du repère bleu.
- Avant que le mortier ne durcisse, nettoyer les arêtes des pierres avec une brosse pour creuser les joints.
- Cette action leur confère également un aspect moins rugueux.
Quand le muret se transforme en mur
À l’autre bout du terrain, le muret devient un mur d’environ 2 mètres de haut. Cette section, agrémentée d’une fontaine et d’un éclairage, nécessite de planifier l’emplacement des gaines électriques et des conduites d’eau derrière le mur. Les poteaux verticaux les plus importants sont stabilisés à l’aide de tasseaux cloués perpendiculairement et calés avec de grosses pierres. Là où certains poteaux atteignent une hauteur accessible, un ruban adhésif orange est fixé à leur extrémité pour les rendre plus visibles.
- Certains repères (comme les éclairages encastrés) sont marqués sur les poteaux où sont temporairement fixées les gaines.
- Même avec de nombreux poteaux, il est difficile d’obtenir un arrondi parfait avec des cordeaux : il est préférable d’utiliser des barres d’armature en acier de petit diamètre (8 mm), courbées et attachées aux poteaux.
- Des fils à plomb tendus guident ensuite l’assemblage des parties droites.
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